Aujourd’hui, je vous parle de mon opération de la myopie. Un article que je n’avais pas pensé écrire, mais qui me semble quand même chouette à partager. Quand j’ai décidé de sauter le pas, j’avais un peu peur et j’ai lu autant d’avis que je pouvais pour m’aider dans mon choix (Lasek ou Lasik), alors à mon tour de raconter mon opération, et peut-être de vous aider si vous comptiez vous lancer.
J’ai eu mes premières lunettes vers l’âge de 13 ans. Je me suis rendu compte que j’en avais besoin bêtement: je ne voyais pas les chiffres/lettres inscrits sur les plaques d’immatriculation. Me voilà donc avec une myopie (doublée d’un peu d’astigmatisme) qui me suivra jusqu’à mes 30 ans. Je n’ai jamais aimé porter des lunettes, peut-être que c’était le mauvais âge. Dès que j’ai pu, je suis passée aux lentilles de contact. Je les ai portées toute la période du lycée, souvent de 7h du matin à 20h le soir. À force, mes yeux ont dit stop (je ne supportais littéralement plus les lentilles, mes yeux brûlaient/pleuraient à peine mises), et j’ai dû repasser malgré moi aux lunettes. Comme je n’avais plus le choix, j’ai fini par accepter de les porter. Pour la vie de tous les jours, ça allait, mais je pestais dès qu’il pleuvait parce que je ne voyais plus rien, pareil en rentrant dans un lieu chauffé en hiver, à Bali je n’ai pas vu grand chose des tortues et poissons lors de la sortie plongée, et puis en soirée, je mettais toujours mes lentilles (après quelques années sans, j’arrivais à les porter quelques heures).
Bref, depuis le premier jour où j’ai eu mes lunettes, je me suis dit que je me ferai opérer dès que possible. C’est l’année de mes 30 ans que j’ai réussi à sauter le pas. Le petit truc qui m’a fait tilt, c’est lorsque ma belle-sœur (qui a fait l’opération Lasik un peu avant moi) m’a répété les mots de son ophtalmo: en passant sur la table maintenant, on avait au moins 10 années tranquille, sans lunettes, avant de devoir en reporter à cause de problèmes liés à la vieillesse. Ni une ni deux, j’ai arrêté le shopping pour économiser (:p) et je me suis renseignée le mois qui a suivi.
Les premiers rendez-vous
Au mois de mai, j’ai pris un premier rendez-vous dans une « clinique » spécialisée, à Bruxelles, pour en savoir un peu plus. Tout d’abord, il faut passer quelques tests pour vérifier si une opération est réalisable. Ensuite, mon ophtalmologue m’a expliqué que selon lui, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise opération, et quelque soit mon choix, le résultat final après un mois sera le même. Je repars avec un livret super complet, qui explique et compare les options.
LASIK ou LASEK*
En bref:
Lasek: douleurs possibles pendant 48h après opération. Récupération visuelle lente (4-5 jours) Risque de complications 0,01%. Vision excellente: entre 1 et 3 mois.
Lasik: récupération visuelle rapide (une douzaine d’heures). Risque de complications environ 1%. Vision excellente: 1 mois.
Attention, ce n’est que ma version, basée et synthétisée sur le fascicule d’info de ma clinique. Renseignez-vous aussi de votre côté.
La prise de décision
Le plus difficile pour moi fut de choisir entre Lasek et Lasik. Ma belle-soeur ayant fait LASIK, j’étais partie dans cette idée, avant de rencontrer l’ophtalmologue. Gérer l’après me paraissait plus simple: en une douzaine d’heures, on voit suffisamment, et surtout, c’était sans douleur. En gros, avec Lasik, on découpe la surface de la cornée (l’épithélium), on utilise le laser quelques secondes puis on « repose » la cornée. Avec Lasek, on « gratte » cette surface pour l’enlever, puis on corrige la vue au laser et on met une lentille pansement. C’est cette différence qui change tout, surtout après l’intervention. Avec Lasek, l’épithélium doit « repousser » (se régénérer) tout seul: c’est ce qui provoque une douleur pendant 48h. Parce que je voulais me remettre rapidement, et soyons honnêtes, ne pas avoir mal, je partais pour Lasik. Mais lors de mon rdv avec l’optalmo, je lui ai demandé ce qu’il ferait s’il était à ma place, et il m’a dit que lui ne couperait pas la cornée, et que ses collègues qui avaient fait l’intervention avaient choisi Lasek. Je suis ressortie de là en ne sachant plus du tout que faire. J’ai quand même pris rendez-vous un mois plus tard, le 12 juin 2019, mais je n’avais pas précisé quelle intervention j’avais choisie, car j’étais encore indécise. Il m’a fallu trois semaines pour y réfléchir, pour peser le pour et le contre, et demander l’avis de mes proches. Après une réflexion plus que mûre, j’ai choisi LASEK.
L’opération
Ce qui m’a retenu longtemps de faire cette opération, mis à part le prix, c’était la peur. J’ai eu la chance, jusqu’ici de ne pas avoir de problème de santé, et je n’ai jamais eu une opération qu’elle qu’elle soit, ce qui ne m’empêchait pas de stresser. Je m’imaginais dans une salle d’opération tout en inox, couchée sur le dos avec des écarteurs dignes de Saw pour garder les yeux ouverts. Vous vous en doutez, c’était bien loin de la réalité.
Je suis arrivée à 9h le 12 juin. On m’a donné un demi cachet, un décontractant musculaire. Je me souviens avoir pensé que vu la petitesse du truc, ça n’allait pas me décontracter beaucoup. 10 minutes après j’étais zen et j’avais l’impression de planer, tout juste si je ne piquais pas un somme. À 9h30, je suis rentrée dans une petite salle, où il y avait 3 personnes, dont mon ophtalmo. On m’a demandé si ça allait, on m’a mis quelques gouttes anesthésiantes, puis je me suis installée sur la table. Je ne me souviens pas de grand chose, mais même si les sensations étaient désagréables, je n’ai pas eu mal. Les écarteurs tant redoutés étaient petits et transparents, rien de trop glauque. La partie avec le laser ne dure que quelques secondes, et fixer le « point » (enfin, la tache) rouge n’est pas compliqué. En quelques minutes, c’était terminé. Je me suis assise, et par réflexe, j’ai remis mes lunettes (que j’avais gardées dans la main) et j’ai vu tout flou, ce qui m’a rassurée: je « voyais » mieux sans mes lunettes! Je suis sortie de la salle à peine 15 minutes plus tard. Bon, j’ai pu voir seulement pendant quelques minutes, avant que mes yeux se ferment pour les quatre jours qui ont suivis:p
L’après
12h
Je suis rentrée chez moi avec un look digne de Gilbert Montagné. La première heure, j’ai pu ouvrir vaguement les yeux et je n’avais pas mal. Ça s’est gâté par la suite, quand les cachets n’ont plus fait effet. J’ai ainsi passé 72h dans le noir et dans mon lit. Je n’ai pas mangé pendant une journée, chose assez rare pour être signalée. Les anti-douleurs me donnaient la nausée, ce que j’ai réussi à contrer en les prenant avec un Kinder Délice :p J’ai dormi pendant deux jours, mon homme me réveillant toutes les heures (sauf la nuit) pour mettre des gouttes. J’avais peur que ce soit contraignant, mais finalement j’étais tellement mal que je me rendormais facilement. Honnêtement oui j’ai eu mal, même si aujourd’hui j’ai oublié. Le plus difficile à été le début des douleurs, car je n’ai jamais eu mal aux yeux, et je ne savais pas comment me mettre pour être mieux. Au final, il fallait que je sois dans le noir le plus total et le plus immobile possible. Si ça n’était pas les deux jours les plus glamours de ma vie, c’était quand même supportable.
48h
Après 48h, la douleur a commencé à s’estomper, mais je n’arrivais toujours pas à ouvrir les yeux, j’avais peu d’appétit et j’étais toujours ultra sensible à la lumière. Mon homme a dû calfeutrer les fenêtres de la salle de bain pour que je puisse me doucher (attention pas d’eau dans les yeux au début!) et je ne pouvais pas enlever les lunettes de soleil. No comment.
72h
Le plus frustrant a été de ne pas pouvoir ouvrir les yeux une fois la douleur passée. C’était physiquement impossible, ils pleuraient et restés fermés. Au final, j’ai réussi à garder les deux yeux ouverts plus d’une minute le dimanche, soit le cinquième jour. Impossible de regarder une série, encore moins sous-titrée, ou de lire mes messages. Difficile aussi de rester debout, dès que je bougeais trop je me sentais nauséeuse. Bref, j’ai écouté des épisodes de Friends couchée dans mon lit, dans le noir, avec mes lunettes de soleil (pas de volets en Belgique donc difficile de faire noir total), et un mini ravier de céréales de temps en temps. J’aurai donné beaucoup pour qu’on mette des paillettes dans ma vie.
Premier rdv post-op
Il y a plusieurs rdv après l’intervention pour vérifier que tout va bien: les infections dans un premier temps, puis la vue. Mon premier rdv était 48h après, le vendredi. J’ai dû y aller accompagnée, ne pouvant pas me déplacer seule. Après un mois, j’ai eu le deuxième: pas de souci, mais mon œil gauche était plus lent à se remettre (ce que j’avais remarqué: je voyais flou de ce côté-ci). On m’a dit que ça allait rentrer dans l’ordre tout seul, mais que sinon il faudrait « faire une retouche » (= refaire l’opération sur cet œil) dans six mois. Autant vous dire que j’ai un peu stressé. Au final, j’ai remarqué que tout était rentré dans l’ordre, ce qui m’a été confirmé lors du rendez-vous des 3 mois, début septembre.
Aujourd’hui
À l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes fin septembre, soit bientôt 4 mois après l’intervention. Si j’ai eu peur et que j’ai stressé à cause de ma vision floue à gauche le premier mois, je n’ai quand même jamais regretté. C’est un bonheur de se lever le matin et de voir, de rentrer dans un endroit sans avoir de buée, de voir même quand il pleut, et toutes ces petites choses du quotidien.
En bref
- « Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode » (dixit mon ophtalmo), le choix se fait selon vos yeux, et selon vos préférences.
- L’opération en elle-même n’est pas douloureuse, c’est l’après qui l’est (avec Lasek en tout cas).
- Avec Lasek, il faut mettre des gouttes dans les yeux régulièrement pendant deux mois. Ça paraît contraignant, mais on s’habitue vite.
- J’ai eu cette intervention au mois de juin. Il faut se protéger du soleil (ce serait pareil si vous la faisiez en décembre) mais je n’ai pas eu de contre-indication et je ne regrette pas mon choix. Je n’avais pas prévu de vacances au soleil, et je voulais avoir les « vacances » (j’ai travaillé) pour me remettre tranquillement et être au top à la rentrée. Il faut quand même faire attention et se protéger du soleil pendant un an. Manger une pizza en terrasse une heure, ça passe, mais pas de vacances au ski ou dans les Caraïbes sans une paire de solaires!
- Concernant les « effets secondaires » maintenant. Ma vision de nuit est très correcte, je ne suis pas éblouie, je vois même mieux qu’avant. En journée par contre, quand il y a du soleil, j’ai l’impression d’être plus sensible, mais peut-être que c’est parce que j’ai trop pris l’habitude de sortir avec mes lunettes de soleil. Enfin, niveau sécheresse oculaire, ça a duré environ 3 mois. Ca ne fait que deux/trois semaines environ que je peux me passer de gouttes le matin au réveil. Quand j’y pense, je mets quelques gouttes le soir en me couchant, mais c’est plus par prévention que par nécessité.
- Le seul point négatif, c’est que j’ai été autorisée à reprendre le travail le lundi (soit 4 jours après l’intervention) et j’aurai dû prendre quelques jours de repos en plus. Je suis allée travailler, mais la lumière à l’intérieur du bureau (qui est le plus sombre du monde) me gênait, je fatiguais très vite, et je voyais flou d’un œil (de manière générale ça ne m’empêchait pas d’autre autonome et de travailler, mais je ressentais quand même une gêne et ça m’agaçait/m’angoissait).
- L’opération a un certain coût: il faut compter environ 2500€ (± 1200€/œil). Le prix varie légèrement selon l’opération, et le lieu qui la pratique.
Bon… cet article est bien plus long que je ne pensais, merci d’avoir tout lu! J’espère que j’ai pu vous éclairer, vous aider ou vous rassurer. Si vous avez des questions, on en parle en commentaire 🙂
Crédit photo: unsplash
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